Infancias y juventudes trans. Una aproximación desde la Antropología Social

Resumen

Esta tesis doctoral analiza la producción del género en la infancia y la juventud a partir de las experiencias de niñas, niños y jóvenes autoidentificados y/o identificados por sus entornos como transexuales o trans en el contexto español. La cuestión se aborda desde una doble perspectiva: por una parte, se atiende a los elementos de reproducción del sistema sexo/género dominante y, por otra, se exploran los cambios sociales y las innovaciones emancipatorias que se están tejiendo en torno a las vivencias trans infanto- juveniles. El material empírico sobre el que se desarrolla el análisis proviene principalmente de entrevistas en profundidad a personas trans (niños, niñas y jóvenes) y a sus familias, aunque también incorpora herramientas de investigación cuantitativa y observación participante. Tras dos capítulos iniciales en los que se desarrolla el marco teórico y metodológico, el análisis se organiza en dos partes. La primera de ellas (capítulos 3, 4 y 5) presta atención a los mandatos y violencias que impone el sistema de género en la infancia y la juventud y al modo en que esas constricciones son gestionadas y contestadas en los ámbitos familiar, escolar y comunitario por los niños, niñas y jóvenes trans y sus familias. En esta parte, se dedica especial atención a la categoría emergente de “menor transexual”, a los usos del esencialismo y al lenguaje de la identidad que están presentes en la conceptualización de esta nueva categoría social, a los itinerarios de “tránsito” social y corporal que se emprenden, a la medicalización inherente a estos procesos y a las dinámicas de violencia y discriminación que se dan en el sistema educativo. En el segundo bloque analítico (capítulos 6 y 7), se abordan las innovaciones y procesos de cambio que están activando las personas trans más jóvenes así como sus familias: tanto en el nivel micro de las resistencias cotidianas y las nuevas formas de relación interpersonal (de crianza, de camaradería, afectivo-sexuales) como en los niveles mayores de la transformación de los imaginarios socioculturales, las políticas y prácticas educativas o las conquistas legislativas. A lo largo del texto, se van desgranando también las contradicciones y los desafíos de futuro que estas experiencias de vida nos plantean como sociedad. Todo ello desde una antropología que se piensa al mismo tiempo como aplicada y feminista. *** [Français] Cette thèse doctorale analyse la construction du genre dans l’enfance et la jeunesse à partir des expériences de petites filles, de petits garçons et de jeunes auto-identifiés et/ou identifiés par leurs entourages comme transsexuels ou trans dans le contexte espagnol. La question est abordée sous deux angles: d’une part, on évoque les éléments de reproduction du système sexe/genre dominant et, d’autre part, on explore les changements sociaux et les innovations émancipatrices qui sont en train de se développer autour des expériences trans. Le matériel empirique sur lequel se base l’analyse provient principalement d’entretiens approfondis avec des personnes trans et leurs familles, bien qu’il inclue également des outils d’enquête quantitative et d’observation participante. Après deux chapitres initiaux dans lesquels le cadre théorique et méthodologique est exposé, l’analyse est organisée en deux parties. La première d’entre elles (chapitres 3, 4 et 5) s’intéresse aux injonctions et aux violences qu’impose le système de genre dans l’enfance et la jeunesse et à la façon dont les petits garçons, les petites filles et les jeunes trans et leurs familles gèrent et répondent à ces constrictions dans le cercle familial, le milieu scolaire et communautaire. Dans cette partie, on prête une attention particulière à la catégorie émergente de « mineur transsexuel », aux usages de l’essentialisme et au langage de l’identité qui sont présents dans la conceptualisation de cette nouvelle catégorie sociale, aux itinéraires de « transit » social et corporel empruntés, à la médicalisation inhérente à ces processus et aux dynamiques de violence et de discrimination qui surviennent dans le système éducatif. Dans la seconde partie analytique (chapitres 6 et 7), on aborde les innovations et processus de changement que mettent en marche les personnes trans les plus jeunes ainsi que leurs familles: tant dans le cadre étroit des résistances quotidiennes et des nouvelles formes de relation interpersonnelle (d’éducation, de camaraderie, affectivo-sexuelles) qu’aux niveaux plus larges de la transformation des imaginaires socioculturels, des politiques de pratiques éducatives ou des conquêtes législatives qu’elles rendent possibles. Au long du texte, on énumère également certains défis d’avenir que ces expériences de vie nous lancent en tant que société. Tout cela sous l’angle d’une anthropologie qui se veut en même temps appliquée et féministe.